Cette semaine, le nouveau sujet brûlant en chirurgie plastique est l’arrivée de Mia.
Mia est un procédé « mini-invasif » proposé par la marque Motiva pour augmenter les seins à l’aide d’une prothèse qui est insérée dans le creux des aisselles et sous anesthésie locale.
On réalise (au bloc opératoire) une courte incision de 2,5cm pour introduire un dispositif à usage unique qui va créer un tunnel superficiel pour mettre en place dans un premier temps une prothèse que l’on va gonfler, celle-ci va créer le décollement de la future loge d’implantation. Cette prothèse temporaire va ensuite être « aspirée » par le dispositif Mia avant d’introduire la prothèse définitive par le même chemin.
L’idée est séduisante : on aime bien l’idée de l’anesthésie locale, (mais que l’on peut tout aussi utiliser sans ce dispositif). On aime également l’idée de ne pas mettre en contact la prothèse et la peau grâce au passage dans le tunnel (même si on utilise depuis déjà longtemps ce principe avec les Keller Funnel), mais il y a plusieurs points qui pêchent :
L’aspect esthétique : le travail de la loge qui n’est pas « maitrisé ». Pour mettre en place un implant de façon esthétique, il est important de réaliser une dissection bien précise de la loge, à l’aide de mammotomies éventuelles, qui sont impossibles ici.
La nécessité dans tous les cas d’être dans un bloc opératoire, (car les implants mammaires se posent obligatoirement au bloc opératoire) et de payer des frais d’anesthésie, au cas où, il y ait un problème et que l’on soit obligé de vous endormir.
Les candidates possibles : les patientes doivent répondre à des critères de sélection drastiques :
- Accepter une augmentation de petit volume car le dispositif Mia ne laisse passer que de petits implants ne dépassant pas 200cc.
- Avoir déjà un certain volume glandulaire, car l’implant ne peut être placé sous le muscle.
- Ne pas avoir de relâchement du sein (ptose mammaire)
La sécurité : en effet, pour réussir à introduire la prothèse dans le tuyau assez réduit que forme le dispositif (pour ne pas dépasser l’incision de 2,5cm), il faut que les caractéristiques de la prothèse soient bien particulières : que son enveloppe soit particulièrement fine pour bien se plier, il y aura donc forcément beaucoup moins de couches de protection qu’un implant standard… ainsi qu’à l’intérieur, le gel de silicone devra être particulièrement souple pour tolérer la déformation que va impliquer le passage dans ce tunnel et donc forcément moins cohésif. En cas de rupture, dont le risque est forcément majoré ici, il y aura une diffusion beaucoup plus aisée vers les ganglions axillaires. Le recul sur cette méthode est nul puisqu’aujourd’hui moins de 200 patientes ont été opérées dans le monde sur les derniers mois.
Le coût : ce dispositif coûte 3 500€, l’intervention en elle-même peut donc rapidement chiffrer dans les 10 000€ si l’on ajoute les honoraires médicaux et les frais de clinique.
Au final, il n’y a donc absolument rien de révolutionnaire à ce procédé. Si l’idée d’une anesthésie locale vous séduit, et que vous avez compris que sans anesthésie générale, vous ne pourrez pas avoir un positionnement rétro pectoral ou dual plan, (qui est forcément plus naturel quand on n’a pas du tout de poitrine), il vous est tout à fait possible de demander à votre chirurgien de réaliser la même intervention sans ce dispositif, avec une toute petite incision et donc de réaliser des économies substantielles…
Donc un investissement financier vraiment pas négligeable avec un résultat esthétique pas forcément à la hauteur et des risques non négligeables en termes de sécurité.