Après mon abdominoplastie, comment sera ma cicatrice ?

par | 24 novembre 2023

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : abdominoplastie

La cicatrice d’une abdominoplastie passe par plusieurs phases pendant la première année post opératoire :

 

Aspect précoce de la cicatrice d’abdominoplastie : Phase primaire de la cicatrisation :

 

Quel que soit le mode de soins et de pansement prescrit par votre chirurgien, cette phase est généralement acquise au terme des 15 premiers jours après l’abdominoplastie. Elle s’accompagne de croûtes qu’il faut éviter de gratter.

Schématiquement, si certaines zones commencent à s’entourer de façon localisée d’un halo rouge, voir même d’un écoulement mal odorant, il peut y avoir une petite infection localisée qu’il faudra traiter par des antibiotiques, si l’on devine un contenu blanchâtre sur celle-ci, cela veut dire qu’il y a de la fibrine qu’il faudra peut-être retirer manuellement pour favoriser la bonne évolution de la cicatrisation. Dans ces 2 cas, votre chirurgien détectera ces 2 aléas précoces de cicatrisation et vous prescrira les soins adaptés.

 

 Aspect de la cicatrice d’abdominoplastie à 3 mois : Phase secondaire de la cicatrisation :

 

Après cette période de 3 mois après l’abdominoplastie, une longue phase inflammatoire de la cicatrisation va se mettre en place et faire passer votre cicatrice par tout un tas d’aspects différents :

Au tout début de cette phase, la cicatrice est normalement très fine, à peine rosée et ressemble assez à son aspect définitif (il n’y a plus de croutes, mais elle est encore assez fragile et ne doit pas être malmenée par des massages trop agressifs pendant la 3ème semaine post opératoire).

Ensuite, à cause des remaniements inflammatoires inhérents à n’importe quelles cicatrices, celle-ci va rougir et peut même parfois prendre un aspect très violacé ; elle va s’épaissir et peut également s’élargir légèrement. Cela se produit généralement entre le 2e mois et le 9e mois, avec un pic entre le 3e et le 6e mois après l’abdominoplastie. Jusqu’à un certain stade, il ne faut pas s’inquiéter de cette évolution. C’est pour cela qu’il est important de continuer le suivi rigoureux chez votre chirurgien. En effet, si celui-ci estime que les phénomènes inflammatoires sont trop intenses, il pourra vous proposer différentes thérapeutiques pour apaiser cette phase (allant des pansements siliconés à garder nuit et jour pendant plusieurs mois, jusqu’aux injections de corticoïdes intra lésionnels en consultation).

Pendant cette phase, les massages de la cicatrice sont importants pour assouplir celle-ci. Les massages vont avoir pour objectif de casser les fibres qui font adhérer la partie superficielle de la cicatrice à la profondeur. Même si la manipulation de la cicatrice n’est pas très agréable au début, le fait de décoller la cicatrice pour qu’elle soit parfaitement souple et libre, vous fera forcément ressentir un confort.

J’insiste sur le fait que ces massages doivent être fait sans crème cicatrisante (de type cicaplast/cicalfate). C’est l’action mécanique du massage qui est importante pour décoller les tissus en profondeur, l’application de crème sera certes plus agréable mais rendra le massage moins efficace. Vous pouvez bien sûr appliquer votre crème cicatrisante mais en dehors des temps de massage.

 

 Aspect définitif de la cicatrice : Phase tertiaire de cicatrisation :

 

Elle débute généralement au-delà de la première année, elle se traduit par un retour à une cicatrice fine, généralement blanche (mais cela peut varier selon les phototypes). Si l’aspect de votre cicatrice n’est pas satisfaisant à ce stade, il est licite de demander à votre chirurgien si un geste complémentaire est possible. Une cicatrice qui est large et visible n’est pas normale à ce stade et doit être reprise chirurgicalement. Il existe plusieurs raisons à cet élargissement (la suture n’a pas été aussi soigneuse qu’elle aurait dû être, les fils résorbables habituellement utilisés pour suturer ont été mal tolérés et responsables d’une inflammation trop importante de celle-ci…). Cette reprise peut se faire soit sous anesthésie locale, soit sous anesthésie générale surtout s’il faut reprendre une longueur importante. Il ne faut pas croire qu’une cicatrice de plastie abdominale est forcément disgracieuse et nécessiter potentiellement une couverture par un tatouage, cela est totalement faux ! Si vous pensez que votre cicatrice ne présente pas un aspect optimal et que votre chirurgien ne veut/peut pas vous proposer de geste complémentaire pour l’améliorer, n’hésitez pas à consulter un autre chirurgien pour prendre un deuxième avis.

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