Réduction mammaire à Paris
POINTS CLÉS DE L’INTERVENTION
- Traitement de l’hypertrophie mammaire
- Chirurgie fonctionnelle, esthétique et psychologique
- Amélioration de la forme et du volume
- Cicatrice en ancre de marine
La réduction mammaire est l’intervention qui consiste à traiter l’hypertrophie mammaire en retirant une partie du tissu mammaire pour réduire le volume des seins.
Histoire de la réduction mammaire
L’hypertrophie mammaire bénéficie d’une image plutôt positive depuis l’antiquité jusqu’au moyen âge, elle est associée à un symbole de fertilité et fécondité. A partir du XVIe siècle, cette condition est alors considérée comme une malédiction, les femmes en étant affectées étaient souvent associées à la magie noire et à la sorcellerie. Ce n’est qu’au XIXe siècle que le traitement chirurgical de l’hypertrophie mammaire commence à se développer avec des risques opératoires majeurs. Au cours du XXème siècles, les incisions se font plus petites et la maitrise du geste chirurgical s’améliore. Aujourd’hui, il s’agit d’une procédure parfaitement codifiée avec des techniques qui réduisent considérablement les risques et offrent des résultats esthétiques naturels.
Qu’est-ce que l’hypertrophie mammaire ?
L’hypertrophie mammaire se caractérise par un volume mammaire excessif par rapport à la morphologie de la patiente. Cet excès de volume est généralement associé à une chute des seins (ptose).
Cette condition a presque toujours un retentissement fonctionnel : douleur du dos, des épaules, du cou, irritation cutanées liées à la macération, gêne à la pratique sportive…. Mais peut aussi impacter profondément la santé mentale des femmes qui en sont affectées, d’une part car la recherche d’habits appropriés n’est pas toujours aisée et source de frustration, d’autre part car elles peuvent se sentir mal à l’aise face au regard des autres et à la stigmatisation qu’entraine une poitrine généreuse (à l’extrême provoquer des situations d’évitement social voire une dépression).
Quelles sont les causes de l’hypertrophie mammaire ?
Elles sont multiples :
- Génétiques : Les femmes avec des antécédents familiaux d’hypertrophie mammaire ont plus de chances d’en avoir une
- Hormonales : Des niveaux élevés d’œstrogènes sont susceptibles de favoriser la croissance des seins. C’est d’ailleurs ce qui se passe également au cours de la grossesse ou lors de la prise de certaines contraceptions
- Surpoids : La surcharge graisseuse liée au surpoids est susceptible d’accroitre la masse globale du sein
- Syndromiques (klinefelter, Turner, Marfan).
- Médicamenteuses : certaines médicaments (antipsychotiques, antidépresseurs) peuvent entrainer un développement de la glande mammaire.
A qui s’adresse la réduction mammaire ?
Cette intervention s’adresse donc à toutes les femmes qui souffrent de leur hypertrophie mammaire, les indications classiques sont les suivantes :
- Problème de posture et douleurs physiques : rachis lombaire et cervical, épaules, maux de tête en raison du poids excessif de leurs seins. La réduction mammaire entraine un soulagement immédiat de ces symptômes.
- Difficulté à s’habiller : La réduction mammaire permet aussi d’améliorer la qualité de vie en facilitant la recherche de vêtements appropriés et qui s’ajustent mieux, qu’ils soient confortables ou chics.
- Problématique de confiance en soi : Les seins anormalement gros peuvent être sources de gêne voire de honte en société. L’intervention aide énormément à reprendre confiance en soi et à s’aimer.
- Inconfort lors du sport : La réduction mammaire permet de favoriser une reprise du sport en diminuant le poids des seins sur le corps.
TECHNIQUE CHIRURGICALE
L’intervention a donc pour but de :
- Réduire le volume des seins
- Corriger la ptose et repositionner l’aréole en bonne localisation
- Corriger une éventuelle asymétrie
Il existe plusieurs techniques de réduction mammaire selon la position du pédicule porte mamelon. Les principales sont celles à pédicule supérieur et supéro-interne. Dans des cas bien précis, votre chirurgien pourra être amené à réaliser des pédicules inférieurs ou supéro-externes, selon la forme et la position des aréoles ou bien un antécédent d’interventions chirurgicales. Quoiqu’il en soit les cicatrices auront à peu de choses près la même position en ancre de marine : l’incision se fait autour l’aréole, descend verticalement le long du sein et se prolonge horizontalement cachée dans le sillon sous mammaire. On enlève ensuite l’excès de tissu glandulaire, de graisse et de peau puis on resserre de chaque côté la peau restante pour créer un sein plus ferme et mieux proportionné.
Risques et complications de la réduction mammaire
La réduction mammaire est une procédure courante et sûre mais comporte néanmoins certains risques :
- Hématome : il s’agit d’une poche de sang qui se crée dans l’espace de décollement réalisé pour remonter le sein. Cela se traduit par une augmentation rapide du volume du sein, qui peut être bleu et douloureux, dans les heures qui suivent l’intervention. Le traitement est généralement chirurgical et implique d’évacuer la poche de sang
- Infection : Les signes cliniques sont une rougeur, un œdème et des douleurs accompagnées de fièvre dans les jours qui suivent l’intervention. Le traitement fait appel à des antibiotiques et à l’extrême à un drainage au bloc opératoire.
- Perte de sensation du sein et/ou des mamelons de façon temporaire ou permanente par section des filets nerveux lors de la dissection.
- Nécrose aréolaire. Dans les cas d’hypertrophie et ptose majeure, l’aréole étant très bas située, le chemin à parcourir pour la remonter est si important qu’il existe un risque vasculaire, c’est-à-dire que l’oxygénation de l’aréole à son emplacement futur ne va pas se faire correctement.
- Possibilité d’impacter négativement les possibilités d’allaitement
- Risque anesthésique
AVANT LA CHIRURGIE
Les consultations pré-opératoires : Cette étape est fondamentale à la prise de décision. Elle permettra au chirurgien de vous examiner et réaliser une évaluation complète de vos seins, vous donner une information la plus précise possible, comprendre vos attentes et déterminer la solution la plus appropriée à votre cas.
Au cours de la première consultation, votre chirurgien vous demandera des informations concernant votre état de santé (antécédents médico-chirurgicaux et sénologiques, allergies, prise de traitement) et vous expliquera les risques et les complications potentielles associées à cette intervention.
Il est donc capital de mettre en balance les arguments pour et contre pour prendre une décision éclairée en accord avec vos objectifs esthétiques et votre situation personnelle en générale.
Il réalisera les photos avant-après permettant d’apprécier le résultat final et à distance et vous prescrira également une prise de sang et des examens d’imagerie (écho-mammographie), ces derniers sont très importants et ont pour but de rechercher des lésions suspectes pour lesquelles il faudrait prendre des précautions particulières pendant l’intervention.
Précautions pré-opératoires : Si vous fumez, il vous sera demandé de vous arrêter quelques semaines avant l’intervention (et après). Car le tabac empêche une bonne oxygénation des tissus et entrave la bonne qualité de la cicatrisation cutanée mais aussi en profondeur de la graisse et de la glande. Votre chirurgien vous demandera également de stopper la prise d’anti-inflammatoires, aspirine et anticoagulants car il favorise le risque de saignements.
L’INTERVENTION
Elle se fait sous anesthésie générale et dure entre 2 à 4h selon la complexité des seins à traiter. On commence par une incision autour de l’aréole associée à des incisions supplémentaires au-dessus et en dessous pour retirer l’excès de peau, de glande et de graisse, ensuite on remodèle le sein pour lui donner une jolie forme arrondie et on termine par le temps de suture qui doit être particulièrement appliqué.
Pour ma part, j’applique des strips et des tegaderm qui sont des pansements transparents qui ont le double avantage d’être imperméables et vous permettre de prendre des douches sans les retirer mais aussi d’assurer un soutien du sein pendant les semaines qui suivent l’intervention. Il n’est donc pas nécessaire de mettre un soutien-gorge de contention. Les pansements sont réalisés en condition stérile, vous n’avez donc pas à les faire changer par une infirmière.
La patiente est surveillée en salle de réveil jusqu’à ce que les effets de l’anesthésie aient complètement disparus.
La sortie a lieu le lendemain de l’intervention le plus souvent pour permettre de retirer les drains en toute sécurité.
APRES LA CHIRURGIE
Les premiers jours sont marqués par des douleurs modérées et des ecchymoses et un œdème important des zones opérées. Il est également possible de ressentir des modifications de la sensibilité dans les seins pendant les premières semaines post-opératoires.
Il est primordial que vous suiviez les recommandations post-opératoires de votre chirurgien pour favoriser une guérison rapide et minimiser le risque de complications.
Recommandations post opératoires de la réduction mammaire :
- Repos et activité physique : Il est important de laisser du temps à votre corps pour se reconstruire après cette intervention, il est donc fortement recommandé de se reposer les premiers jours. Votre chirurgien vous fera un arrêt de travail d’une quinzaine de jours. Par ailleurs, il est conseillé de dormir sur le dos pour minimiser les pressions sur les seins et sur les cicatrices. Évitez donc également le port de charges lourdes les premières semaines. En ce qui concerne le sport, il est préférable d’attendre un mois pour éviter toute traction sur les cicatrices.
- Contention : Pour ma part, je ne prescris pas de soutien-gorge de contention, les pansements que j’applique au bloc, jouent ce rôle.
- Médicaments : Le chirurgien vous prescrit des antidouleurs pour soulager les douleurs éventuelles, la douleur étant un ressenti propre à chacun, certaines auront plus mal que d’autres, n’hésitez pas à demander des antalgiques plus fort, si la douleur n’était pas apaisée par ceux prescrits. Une ordonnance d’antibiotiques peut vous être remise de façon préventive.
- Alimentation et hydratation : il est important de vous hydrater et de boire des quantités importantes d’eau après une intervention, mais également d’éviter tout ce qui entraine un réchauffement du corps (entre autres tout ce qui est « pro inflammatoire » car cela peut favoriser d’éventuelles infections) : bains, hammam sauna, viandes rouges, sucre, alcool, aliments épicés.
- Cicatrisation : Les cicatrices sont grandes mais grâce à une suture appliquée de votre chirurgien, elles peuvent devenir très discrètes à terme. Si cela n’était pas le cas, il est toujours possible et souhaitable de les faire reprendre après un an d’évolution. Grâce aux pansements que j’applique au bloc opératoire et que vous devez garder les 3 premières semaines, vous n’avez pas besoin de réaliser des soins locaux des cicatrices pendant cette période, puisqu’on retirera ces pansements en consultation ensemble, en attendant vous pouvez prendre votre douche avec et ne pas vous préoccuper de la cicatrisation, vous devez rester vigilant à l’apparition d’une rougeur autour des strips ou éventuellement d’un écoulement et me le signaler pour orienter la prise en charge rapidement. Lors du retrait des pansements, votre chirurgien pourra vous prescrire des crèmes cicatrisantes. Dans tous les cas, évitez l’exposition au soleil directe pendant 1 an, le risque est l’évolution vers une cicatrice hyper pigmentée et privilégiez les crèmes cicatrisantes avec indice de protection solaire.
INTERVENTIONS FREQUEMMENT COMBINEES
- Abdominoplastie : dans le cadre du mommy make over, il est fréquent d’associer une chirurgie du ventre pour corriger le relâchement de la peau et des muscles de la sangle abdominale après une grossesse ou une perte de poids importante.
- Lipoaspiration : Dans un besoin d’améliorer de façon globale la silhouette, on peut réaliser une lipoaspiration pour absorber l’excès de graisse de certaines zones telles que les cuisses, les flancs, les bras…
Il faut retenir que la combinaison de plusieurs actes chirurgicaux va augmenter le temps opératoire et par conséquent le risque de complication et le temps de récupération en post opératoire, ce qui doit être réfléchi avant de prendre une décision.
COUT ET PRISE EN CHARGE DE LA REDUCTION MAMMAIRE
L’hypotrophie mammaire, en dehors du mal être psychique réel peut avoir un retentissement fonctionnel (douleurs, macérations). La sécurité sociale prend donc automatiquement en charge les frais de clinique dès lors qu’on enlève plus de 300g par sein. Elle ne prend jamais en charge les honoraires du chirurgien et de l’anesthésiste.
Le prix d’un lipofilling varie selon la complexité de l’intervention et se situe dans une fourchette entre 4000 et 6000e.
Par ailleurs, si la sécurité sociale ne prend pas en charge l’intégralité de l’intervention, certaines mutuelles prennent le relai efficacement.
FOCUS SUR L’ALLAITEMENT ET LA REDUCTION MAMMAIRE
L’allaitement est possible mais incertain, les possibilités varient en fonction de la quantité de glande retirée, la technique chirurgicale utilisée et la taille de la glande mammaire résiduelle. La technique la plus courante nécessite de retirer une part importante de glande mammaire ce qui peut entrainer une interruption ou une diminution de la production par la glande. Il faut également garder à l’esprit que la capacité à allaiter dépend de la physiologie individuelle de chaque patiente : Certaines femmes qui n’auront pas été opérées, vont avoir des difficultés à allaiter, alors que d’autres qui ont une réduction mammaire vont réussir. Cela n’est pas anticipable.
Si vous venez d’avoir un enfant et que vous l’allaitez, il est recommandé d’attendre au moins 6 mois avant d’effectuer l’opération : le risque est que la production de lait soit encore active : les canaux ouverts pourraient être une porte d’entrée infectieuse. A l’inverse, si vous avez un projet de grossesse à court terme, il est nécessaire d’attendre plusieurs mois après l’intervention avant de tomber enceinte pour permettre au corps de récupérer totalement. Il est important de rappeler que la grossesse et l’allaitement peuvent modifier la forme et le volume des seins, ce qui pourrait nécessiter une ré intervention ultérieure.
Les questions fréquentes sur cette intervention
- Quand peut-on voir le résultat définitif ? Le résultat définitif d’une chirurgie du sein s’apprécie au bout d’environ 1 an, même si vous aurez une bonne idée de l’aspect futur au retrait du 1erpansement, le sein va continuer à se dérouler et à évoluer pendant les mois qui suivent l’intervention.
- Est-ce qu’il existe un risque de perte de sensibilité ? Pendant la période post opératoire précoce, il est possible de ressentir des troubles de la sensibilité du sein qui reviendront dans un délai de 1 an. En ce qui concerne l’aréole, la perte de sensibilité de celle-ci peut être définitive en particulier dans les cas d’hypertrophie et de ptose importante. Si votre sensibilité érogène est une priorité, il est important d’en parler à votre chirurgien avant l’opération.
- A partir de quel âge peut-on réaliser une réduction mammaire ? L’intervention peut être réalisée dès la fin de la croissance de l’adolescente, c’est-à-dire vers l’âge de 15-16 ans dès que la gêne est importante.
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Cette page a été rédigée par le Docteur Anne-Louise Boulart, spécialiste de la chirurgie plastique reconstructrice et esthétique chez la femme à Paris.
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