Il s’agit d’une maladie liée à un épaississement de l’aponévrose palmaire.
L’aponévrose palmaire est la structure directement située sous la peau des doigts et de la paume et au-dessus des tendons permettant la flexion des doigts.
Dans cette maladie, l’aponévrose s’épaissit et s’accompagne d’une rétraction des doigts. Cliniquement, elle se traduit par la présence de cordes dures et de nodules que l’on sent tous la peau, la peau peut être infiltrée également et les doigts qui ne peuvent plus s’étendre totalement. Ces anomalies ne s’accompagnent pas de douleur.
Il s’agit d’une pathologie fréquente qui touche environ 8% de la population française. Ses causes sont peu claires, néanmoins l’hérédité, l’alcool, le diabète et certains médicaments sembleraient favoriser sa survenue. Dans les formes familiales, une atteinte de la verge et de la plante des pieds peut être associée.
Le traitement chirurgical doit être envisagé dès lors que l’extension des doigts à plat sur une table n’est plus possible. Il consiste à ouvrir la main pour retirer toute l’aponévrose pathologique mais aussi la peau en regard quand cela est nécessaire. Une greffe de peau pourra alors avoir lieu dans certains cas. Lorsque la rétraction est ancienne, un enraidissement des articulations peut exister, il n’est alors pas toujours possible de retrouver une extension complète.
Avant l’intervention:
- Une consultation préopératoire avec le chirurgien plasticien est nécessaire pour déterminer le niveau de gêne ainsi qu’une consultation avec l’anesthésiste.
- Les photos avant-après permettent d’apprécier le résultat final ainsi qu’à distance.
- Aucun examen complémentaire n’est nécessaire car le diagnostic est clinique
- Il est préférable de prévoir une période d’indisponibilité professionnelle d’environ 3 semaines surtout si vous exercez un métier manuel.
- Le tabac étant délétère sur la cicatrisation, son arrêt doit être strict au mieux un mois avant l’intervention et poursuivi en post opératoire
- Il est déconseillé de prendre anti-inflammatoires, aspirine et anticoagulants les 15 jours précédents l’intervention pour limiter le risque hémorragique.
L’intervention:
L’intervention se déroule sous anesthésie générale ou sous anesthésie loco-régionale en ambulatoire. Elle dure 2 à 3h selon la complexité du geste. Le Dr Boulart réalise elle-même le geste.
Après l’intervention:
- Il s’agit d’une chirurgie peu douloureuse. Il vous sera toutefois prescrit des antalgiques de niveau 1
- La sortie se fait le soir même.
- La cicatrisation est obtenue en environ 3 semaines, des pansements quotidiens par une infirmière à domicile sont prescrits, pendant cette période il est conseillé de garder la main surélevée et de mobiliser les doigts.
- Une orthèse d’extension dynamique vous sera confectionnée pour éviter la rétraction en flexion et devra être porter la nuit pendant 3 mois.
- La rééducation avec le kinésithérapeute est fondamentale pour éviter les enraisdissements.
- Il est important de conserver une bonne hygiène pour limiter les risques infectieux avec des douches quotidiennes, mais les bains doivent être évités pendant une durée de 1 mois.
Les questions fréquentes sur cette intervention
- Les risques de cette intervention sont dominés par la nécrose cutanée et les lésions des nerfs et des vaisseaux. En effet, quand l’aponévrose est malade, elle peut s’enrouler autour des paquets vasculo-nerveux et rendre l’intervention plus difficile.
- La récidive est possible surtout chez les sujets jeunes et d’apparition rapide, le taux de récidive varie entre 40 et 60% de la littérature.